Il arrive souvent, le plus fréquemment dans les lieux publics, tels que le bus ou une grande place que nos regards se croisent, timides, furtifs, joyeux, amusés. On s’observe sans s’observer comme si le simple faite d’un regard suffisait à révéler l’essence même d’autrui.
C’est l’impression que donne les peintures de Carole Gaïa, de nombreux personnages aux regards perçants évoluent dans des environnements enserrés les uns aux cotés des autres. Et dans cette étrange mise en scène se regardent les uns, les autres ; parfaits inconnus seuls ou en groupe, au hasard d’une rencontre.
L’atmosphère est sombre cependant un léger procédé de clair-obscur vient mettre en valeur le visage des protagonistes révélant leur expression parfois souriante, anxieuse, neutre ou encore stupéfaite. Mais que l’on ne s’y trompe pas, derrière cette lumière lubrique, une activité profonde évolue. En effet, si il s’agit d’un pur mouvement mis en scène imaginé par l’artiste, ou, un simple décor de foule, il n’y a rien de figé dans les œuvres de Carole Gaïa ; le mouvement est à lui seul créé par ces échanges invisibles qui vont engendrer un triangle de perception avec le public et les personnages entre eux.
Son travail de glacis laisse transparaître le croquis de base qui va amener cette communication. Les couleurs sont omniprésentes : effacées par les jeux de lumières, elles ressortent par touches et vont provoquer la violence dans l’œuvre, ou au contraire l’adoucir par la légèreté des teintes et des aplats. La conjonction des couleurs devient alors une combinaison savamment créée pour faire ressortir toute l’activité de la toile. La peinture devient un jeu entre regardeurs et regardés, un clin d’œil à la vie, peuplée de portraits comme autant de visions qui interrogent le monde. Lara WIDMER
Informations pratiques
Entrée libre
Exposition ouverte du lundi au vendredi de 14h à 18h (17h le vendredi)