Exposition « RegArts croisés » – photographies | Rive d’Arts

Exposition RegArts croisés | photographies
Mélanie Challe et Jean-Manuel Simoës

Cette exposition avait été proposée initialement par le PRESSTIVAL INFO 2020. Il s’agissait d’un festival de photojournalisme et le Pays de Château-Gontier souhaitait élargir son événement jusqu’en Anjou pour poursuivre le rayonnement du festival en Région. Le festival fût annulé et l’exposition prévue à Rive d’Arts finalement repoussée en 2021 puis de nouveau en 2022. Cette exposition est le fruit de ce partenariat initié en 2020, et la ville des Ponts-de-Cé a souhaité faire vivre ce projet précédemment impacté par la crise sanitaire.

Deux artistes-photographes de renom viennent ainsi spécialement de Paris pour présenter leur exposition commune, Mélanie CHALLE et Jean-Manuel SIMOËS. Deux univers très distincts se rencontrent dans ce lieu emblématique des bords de Loire et proposent aux visiteurs deux approches très personnelles et engagées de la photographie contemporaine.

Exposition visible à Rive d’Arts, 13 rue Boutreux, du 24 septembre au 27 octobre 2022.
Entrée libre du mardi au dimanche de 14h à 18h.

Portraits

Mélanie Challe

Mélanie Challe (née à Paris, 1982) vit et travaille entre Paris et Montpellier, développant en parallèle projets personnels, travaux de commandes et actions pédagogiques. En 2021, elle est diplômée du master Artenact, une formation transdisciplinaire mêlant pratique artistique, action pédagogique et neurosciences.
Elle décloisonne ses pratiques, croisant photographie, encre, gravure, son et vidéo. En photographie, elle joue autant de la planéité des supports que d’un travail sur les perspectives, comme un va-et-vient entre deuxième et troisième dimensions. Ce dialogue est soutenu par l’aspect très graphique, voire pictural des images, où la ligne est souvent soutenue par les variations de matières et de textures.
Deux axes principaux se dégagent au sein de sa démarche artistique : la nature et le corps en mouvement. Elle se concentre sur le sensible, le langage du corps (Notre corps ne ment jamais, 2015-2020 et La Grâce du geste, 2008-2022) et sur les arborescences (Chemin de Vie, 2014-2022 et Inflorescences, 2021-2022), cherchant sans cesse des analogies entre l’être humain et la nature, qui se rencontrent à la jonction de leurs fragilités respectives.
Ses œuvres expriment une forme de méditation, en phase avec sa maîtrise professionnelle du yoga et sa pratique d’une calligraphie libre. Il s’en suit une perte de repères pour aller à l’endroit du perceptif, dans la volonté de s’éloigner de la notion de connaissance pour laisser davantage place au regard et à une appréhension plus spontanée du monde.
Pour cela elle expérimente différentes techniques (cyanotype, palladium, transfert, gravure) et supports photographiques (papier japonais, textile) qui lui permettent de traduire une relation au monde au-delà du perceptible.

Elle a été exposée à la biennale Foto Rio au Brésil, au Centre Culturel Français en Chine, en Australie et en France.
Son travail est disponible à la Polka Factory et à la Galerie Hegoa. Depuis 2017, elle est membre du studio Hans Lucas pour son travail de commandes.
Elle a reçu le Prix France Info-XXI du web documentaire pour Hakim un autre visage et Prix du meilleur documentaire CIRCOM pour Les Dames de chœur.

Son projet « Notre corps ne ment jamais »
« A travers ce projet, j’ai voulu questionner des femmes sur leur relation au corps. Après la prise de vue, chacune m’a parlé de son corps et de la relation corps-esprit. Ces femmes ont chacune leur singularité de par leur âge, leur profession, leur nationalité et leur parcours de vie. Mais dans mon viseur comme sous nos yeux de visiteurs, ce sont des corps flous qui surgissent. Les photographies offrent une vision immatérielle de leur corps, devenu signe. Nos repères visuels étant altérés, nous ne pouvons distinguer aucune information sur elles. Elles perdent leur identité pour devenir universelles.
Ces photographies du corps féminin, associées aux voix qui leur correspondent, convoquent les représentations normées du corps féminin. Le son et l’image sont deux univers qui interrogent le visible et l’invisible, la surface et la profondeur. L’association du portrait et du témoignage sonore permet ainsi de dégager les rapports, conscients ou inconscients, entre l’intériorité de l’individu et son apparence extérieure. » – Mélanie Challe

Jean-Manuel SIMOËS

Né en 1964 en région parisienne, franco portugais, Jean Manuel Simoës a commencé sa carrière de photographe en 1998. Photographe reporter, il collabore aujourd’hui avec un grand nombre de journaux (Le Monde, Le Figaro, L’Express, Telerama, Expresso…). En 2005, son reportage sur le périphérique parisien (36,4) est primé à Angers. En 2006, son travail sur Nicolas Sarkozy est nommé pour le prix AFP-Bendrihem. Première exposition collective à la galerie PHOTO4 en février 2007, s’en suivra une autre à New York, au Chelsea Center for the Arts en juin 2007. Plus récemment, Jean-Manuel Simões a réalisé deux séries photographiques sur le Portugal exposées à la Maison du Portugal du 21 novembre 2019 au 31 janvier 2020.

Son projet « ouvrez les yeux, pas l’objectif »
« Ouvrez les yeux, pas l’objectif» est une création conçue comme un processus pédagogique de remise en question de la sacralité de l’image, autant dans ses aspects physiques que symboliques. Le côté à la fois ludique et paradoxal de l’exposition étant que cette remise en question est faite sur la seule base de l’outil photographique. Dès l’instant où l’on considère que toute certitude se doit d’être remise en question afin de tomber ou d’être renforcée, il est logique pour un photographe de questionner les principes de validation de l’image et leurs rôles dans notre quotidien, et cela qu’il s’agisse d’images de presse,  commerciales/publicitaires ou d’art. Cette exposition est construite à partir d’expériences photographiques personnelles, identifiées, accumulées sur une dizaine d’années par Jean-Manuel Simoës.